Comment exprimer aujourd’hui la colère que je ressens ?
Comment ne pas culpabiliser de cette hideuse marque
qu’elle devra porter à vie sur son visage ?
Comment accepter que l’on puisse ignorer la gravité des faits ?
Comment ne pas entendre ta souffrance de petite fille ?
Depuis ce samedi 7 Juin, à 20h30, j’ai perdu le sommeil !
Non, je ne dors plus vraiment, je dors mal.
J’ai cette angoisse permanente de la perdre.
Cette vision terrible, qui me hante.
Ce moment où il aurait pu lui retirer la vie … pour toujours !
Quelques centimètres plus bas lui aurait valus une mort certaine,
là sous nos yeux impuissants !
Ce n’est pas le cas, elle est toujours là.
Elle a de la chance, elle n’est pas défigurée,
elle n’est pas paralysée de la face, elle est bien vivante.
Oui mais ça ne suffit pas pour moi d’entendre cela.
Je ne peux pas ignorer que c’était un acte gratuit,
qu’elle n’avait rien fait pour provoquer,
juste décidé de venir vers nous pour se faire câliner.
Elle n’aurait jamais du vivre cela.
Elle n’avait rien demandé du haut de ses 2 ans et demi.
C’est encore un bébé, à la juste hauteur des ces crocs,
qui l’ont attaqué sans raison et ont transpercé son visage jusqu’au sang !
Elle n’a pas pu se défendre. Je n’ai pas pu la protéger.
Mais la souffrance ne s’est pas arrêtée là, à cette simple morsure.
Je me suis sentie impuissante face à la douleur qu’elle ressentait,
à chaque fois qu’un médecin la touchait
sans se soucier de ce qu’elle pouvait ressentir.
Pas d’anesthésie, pas d’antalgique, rien.
Manipuler sa plaie à vif, sans la conditionner,
lui faire mal parce que toi la blouse blanche,
tu n’as eu aucune empathie pour elle !
Le ventre noué, obligé de rester forte
et de se contenir devant tant d’indifférence.
Je me suis sentie en colère d’assister à cette détresse
que je pouvais lire dans ses yeux de bébé 🙁
Des larmes de crainte qu’il a fallut gérer en restant forte.
Interdiction de craquer devant elle !
Essayer de la rassurer … était juste impossible !
La peur de cet endroit inconnu,
la peur de ce grand lit blanc,
la peur de ces bruits de couloirs,
la peur des ces cris d’enfants,
la peur de ces personnes du corps médical qui ne souriaient pas.
Avoir oublié de t’embrasser une dernière fois
et te regarder t’éloigner sans un mot, serrant fort tes doudous.
Devoir attendre seule et démunie, devant une porte close
et se demander si tu te réveilleras après.
Etre seule pour sécher mes larmes devant des inconnus qui ne font que passer.
Devoir attendre angoissée, le coup de fil pour me dire que tu m’attends,
que tu vas bientôt te réveiller.
Les minutes sont des heures interminables …
Devoir te maintenir les poignets à la force de mes mains,
pour éviter que tu te débattes pendant les soins,
au milieu de tes hurlements qui raisonnent encore en moi.
Supporter tes coups de pieds dans mon ventre pour en garder la trace des bleus.
Te faire engueuler par une infirmière
qui ne veut pas essayer de comprendre ta douleur et ta peur.
C’est ça que l’on t’a fait subir.
C’est une terrible épreuve que d’imposer cela à son enfant,
de le voir souffrir ainsi, sans avoir le pouvoir de le soulager.
Aujourd’hui la vie a repris son chemin, qui pour toi,
est désormais faite de contrainte.
Ne pas oublier de mettre la crème de protection !
Ne pas oublier de te masser chaque jour cette hideuse cicatrice
pour essayer de l’atténuer un peu !
Ne surtout pas t’exposer au soleil !
Te contraindre à porter une casquette de protection
pour chaque sortie en extérieur, avec ou sans soleil !
Du haut de tes 2 ans et demi, il m’est encore difficile d’accepter tes pleurs
lorsque l’on fait les soins, que l’on essaye de te masser « pour ton bien »
(c’est un grand mot qui n’a pas sa place), de sentir encore la crainte dans tes yeux …
C’est l’envers du décor qui n’est pas visible lorsque tu souris.
Oui, vous ne partagez pas ce quotidien avec nous,
vous ne voyez « que » le bon côté des choses : « Elle va bien maintenant ! »
Nous, nous vivons avec sa souffrance physique et morale … et la notre aussi.
Même si le temps aidera, la trace, elle, nous le rappellera.
***
Bises <3
6 comments
Bonsoir ! Waouh sacré témoignage! Je présume que c’est un chien qui l’a agressé si j’ai bien lu ?:/ Je suis maman moi même (ma puce a 15 mois) mais aussi moi meme malade : une maladie orpheline, qui nécessite des soins 4 nuits par semaine des perfs, des douleurs, des crampes….j’en passe…et je l’ai depuis ma naissance, donc je peux comprendre tous les aspects de ton témoignage et en lisant cela, je peux ressentir la détresse qu’a pu avoir ma maman a ma naissance….Des gros bisous à votre petite puce 🙂
Tellement désolé pour cette souffrance que tu vis au quotidien. Oui elle s’est faite attaqué par le chien de nos voisins et ce fut difficile pour moi de garder mon sang froid et d’essayer de la rassurer pendant le séjour à l’hôpital. C’est très dur à vivre en tant qu’adulte face à un enfant qui ne s’exprime pas encore.Tu dois avoir une maman extraordinaire et tu dois aussi en être une avec un énorme courage. Merci pour ma puce et je t’envois tout mon soutien et des bises à ta princesse qui doit t’apporter tant de bonheur <3
Je suis tellement attristée pour ta puce, pour vous …
C’est tellement injuste !
Plein de courage et surtout plein de gros bisous ♥
Merci Meenah
Ohhhh pauvre puce
I don’t think the title of your article matches the content lol. Just kidding, mainly because I had some doubts after reading the article.